Oméga 3 : l’alpha et l’oméga de la santé ?

Depuis 15 ans, les experts l’ont reconnu : il est indispensable d’augmenter les apports alimentaires en oméga 3 et le fameux rapport oméga 6/oméga 3 doit surtout être revu à la baisse… On connaissait l’intérêt des oméga 3 dans la prévention cardiovasculaire, des travaux récents ont aussi pu mettre en évidence ses effets sur le surpoids, la vision, le cerveau des nouveaux-nés comme des séniors, la fertilité, etc. La réflexion autour du besoin d’optimiser les apports en oméga 3 dans notre assiette, implique aujourd’hui d’intervenir sur toute la chaîne alimentaire en commençant par la nourriture des animaux.
Ce numéro a été produit en partenariat avec l’association Bleu-Blanc-Cœur ®.

Plusieurs bonnes raisons de consommer des acides gras

60% de la masse du cerveau est constitué d’acides gras et 70% d’entre eux sont des oméga 3. Il s’agit surtout d’oméga 3 de type DHA qui améliorent la fluidité des membranes du cerveau. Les oméga 3 sont impliqués dans de nombreuses fonctions cérébrales : Les troubles de l’humeur et la dépression

Certaines études ont mis en évidence un lien entre déséquilibre émotionnel et déficit en oméga 3. D’autres ont montré le rôle des oméga 3 dans la plasticité cérébrale, la lutte contre la neuro-inflammation réduisant ainsi les troubles cognitifs et prévenant l’apparition du stress, de l’anxiété et de la dépression.

La mémoire

Le DHA est plus particulièrement impliqué dans les fonctions de mémorisation. Il participe à la transmission du signal nerveux. Une étude observationnelle chez 12 000 hommes et femmes a montré une corrélation entre la consommation de DHA dans l’assiette et une réduction moindre des performances cognitives.

La vision

Les membranes des cônes et bâtonnets de la rétine sont constitués d’une couche lipidique, riche en oméga 3. Ces acides gras confèrent aux membranes la fluidité nécessaire pour transformer l’énergie lumineuse en message nerveux. Une étude, la Blue Mountains Eye Study (3 654 personnes, suivies pendant 5 à 10 ans) a montré que la consommation d’au moins une portion de poisson par semaine était associée à la diminution du risque de développer une DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) précoce de 30%, comparé au groupe consommant moins d’une portion de poisson par mois.

Le développement cérébral du fœtus

Le DHA intervient dans le développement du système nerveux et de la rétine du bébé. Son statut en DHA va d’ailleurs doubler entre le 7ème et le 9ème mois de grossesse.

Les oméga 3, l’atout cœur

La relation étroite entre oméga 3 et bon fonctionnement du système cardiovasculaire est aujourd’hui clairement démontrée grâce aux résultats spectaculaires de plusieurs études scientifiques.

L’ÉTUDE DE LYON

Dans cette étude qui reste la référence, la moitié des patients (environ 600 personnes) des 2 sexes avec problèmes cardiovasculaires et âgés de moins de 70 ans, a suivi un régime de type méditerranéen (enrichi de 3 fois en acide alpha-linolénique, le précurseur de la famille des oméga 3). Ce régime a été comparé chez l’autre moitié des patients avec un régime pauvre en acides gras saturés classiquement prescrit chez ces malades. Avec le régime de type méditerranéen, la récidive des problèmes cardiovasculaires a été réduite significativement dès 6 mois de régime. Après 4 ans et demi, un second événement cardiovasculaire a pu être évité chez 65 % des patients.

Le pouvoir anti-inflammatoire des oméga 3

Les oméga 3 sont les précurseurs de substances anti-inflammatoires qui font partie de la famille des prostaglandines. L’EPA se transforme en PGE3 (Prostaglandines E3) dont les effets anti-inflammatoires pourraient servir d’adjuvant thérapeutique dans les maladies inflammatoires : arthrite, arthrose, inflammations chroniques… Plus récemment, on a montré que d’autres métabolites (résolvines) issus du DHA favorisent la résolution de l’inflammation de façon plus rapide2 .

Les Oméga 3 : un coup de pouce pour la fertilité

On a pu remarquer un déficit en DHA plus fréquent en cas d’infertilité dans le liquide séminal et les spermatozoïdes du futur papa. Par leur action sur la souplesse des membranes cellulaires, les oméga 3 facilitent la rupture des follicules ovocytaires et de meilleurs échanges entre ovocyte et spermatozoïde.

Des Oméga 3 pour rééquilibrer le microbiote intestinal

Récemment, des chercheurs ont pu mettre en évidence in vitro que les oméga 3 (EPA) pouvaient favoriser la survie d’une bactérie “amie” de la flore intestinale : la souche probiotique L. grasseri.

Les Oméga 3, les graisses de la minceur !

Toutes les graisses ne jouent pas le même rôle dans le développement du tissu adipeux. Les Oméga 6 favorisent le stockage des graisses alors que les oméga 3 favorisent la lipolyse et cela dès la naissance.

Les Oméga 6 une prédisposition pour le surpoids

Chez le bébé, les oméga 6 favorisent la croissance du tissu graisseux en multipliant le nombre de cellules adipeuses et prédisposent au surpoids. Or, depuis quelques décennies, la composition en acides gras du lait maternel a vu tripler la proportion d’Oméga 6 (18%) sans modification du pourcentage d’Oméga 3 (1%)

Consultez l’Echo n°48 « Oméga 3 : l’Alpha et l’Oméga de la santé »